Une centrale syndicale agricole plaide pour une hausse de la marge bénéficiaire à 500 FCFA.jpg
La Centrale Syndicale Agricole de Côte d’Ivoire appelle à un relèvement de la marge bénéficiaire des coopératives sur la vente du cacao, estimant que les 100 FCFA actuels ne couvrent plus les nombreuses charges logistiques.
Man, le 16 juin 2025 (crocinfos.net) – La Centrale Syndicale Agricole de Côte d’Ivoire a officiellement installé son bureau local du Tonkpi, ce samedi 14 juin 2024, dans le quartier Thérèse de Man. À cette occasion, son vice-président, Kafando Issa, a salué les efforts du président de la République, Alassane Ouattara, pour le bien-être des producteurs agricoles, tout en portant une doléance majeure : l’augmentation de la marge bénéficiaire des sociétés coopératives sur la vente du cacao de 100 FCFA à 500 FCFA par kilogramme.
Prenant la parole devant les producteurs et les médias, Kafando Issa a présenté la Centrale Syndicale Agricole comme « la boussole des producteurs » de cacao, café, hévéa, anacarde, coton et palmier à huile. « Nous sommes les sentinelles des producteurs agricoles de Côte d’Ivoire, des soldats de la route qui défendons leurs droits et œuvrons à l’amélioration de leurs conditions de vie », a-t-il affirmé.
Par ailleurs président du conseil d’administration de la société coopérative SCAB, Kafando a tenu à rappeler que le syndicalisme agricole ne s’inscrit pas dans une logique de confrontation systématique avec les autorités, mais privilégie la voie du dialogue. « C’est par la négociation qu’on fait valoir ses revendications. La preuve : la Couverture Maladie Universelle (CMU), aujourd’hui en vigueur, est en partie le fruit de notre mobilisation. Nos producteurs en zones rurales en bénéficient effectivement dans les centres de santé », a-t-il souligné, tout en rendant hommage au président Ouattara pour cette avancée sociale.
Profitant de la présence des médias, la centrale a formellement plaidé pour une augmentation significative de la marge bénéficiaire que perçoivent les coopératives sur la commercialisation du cacao. « Depuis des années, cette marge est figée à 100 FCFA. Or, les charges explosent : camionnage vers les ports, per diem et salaires des pisteurs, réparations des remorques et engins roulants, taxes diverses… Ce montant ne suffit plus. Nous sollicitons du gouvernement un relèvement à 500 FCFA », a déclaré Kafando Issa, exprimant ce qu’il qualifie de véritable cri de cœur de l’ensemble des acteurs de la filière.
Enfin, la centrale a également interpellé les autorités sur le phénomène persistant de la fuite des produits agricoles vers les pays voisins. Selon Kafando, l’une des causes profondes réside dans le manque d’infrastructures routières praticables, notamment dans les zones de production proches des frontières. « Faute de routes, les producteurs préfèrent acheminer leur cacao vers les pays limitrophes plutôt que de tenter l’impossible pour atteindre nos ports. Ce dysfonctionnement nuit à l’économie nationale », a-t-il déploré.
Par cette initiative, la Centrale Syndicale Agricole entend jouer pleinement son rôle de veille, de relais et de proposition en faveur d’un secteur agricole ivoirien plus juste et performant.
Sosthène Guéi à Man