Abidjan, 7 décembre 2025 (crocinfos)---Une douzaine de militaires ont été arrêtés, parmi lesquels figurent les principaux instigateurs de la tentative de coup d'État survenue au Bénin, ont indiqué des sources militaires et sécuritaires. Le ministère de l’Intérieur, pour sa part, a confirmé avoir mis en échec cette tentative de putsch, qui avait débuté dimanche matin. Le président Patrice Talon, selon son entourage, serait en sécurité. La Cedeao dénonce l'initiative.

Les autorités béninoises ont annoncé, ce dimanche 7 décembre, avoir neutralisé une tentative de coup d’État après que des militaires ont fait irruption à la télévision publique, déclarant avoir destitué le président Patrice Talon. Ces militaires ont proclamé sur les ondes de la télévision publique qu'ils avaient "démis de ses fonctions" le président Talon à Cotonou.

Contexte politique au Bénin

Patrice Talon, actuellement en sécurité, devrait céder la place à un autre président lors des élections prévues pour avril prochain, après avoir exercé deux mandats à la tête de ce pays d'Afrique de l’Ouest, connu pour sa stabilité économique. Bien qu’il ait annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, il a indiqué qu'il ne permettrait pas non plus à un candidat de l’opposition de lui succéder. Le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, son dauphin désigné, a déjà été investi comme candidat par le parti au pouvoir pour la prochaine élection présidentielle. L’opposition, cependant, dénonce ce qu’elle perçoit comme un verrouillage du système politique, accusant le pouvoir d'exclure les partis politiques des prochaines élections, ce qui limite considérablement le pluralisme.

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La situation sécuritaire du pays

Depuis 2021, les régions frontalières du Bénin, notamment au nord, avec le Niger et le Burkina Faso, sont en proie à des violences djihadistes croissantes. Plusieurs attaques ont visé les forces armées, dont l’une des plus meurtrières s’est produite le 17 avril 2025, dans le parc national du W, où au moins 54 soldats ont trouvé la mort. Une autre attaque en janvier 2025 a fait 28 militaires tués dans la zone frontalière tripartite entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Ces violences ont gravement déstabilisé le pays et fragilisé l’autorité de l’État. Les militaires ayant tenté de prendre le pouvoir ce dimanche ont justifié leur action par la "dégradation continue de la situation sécuritaire" au nord du pays, le manque de reconnaissance pour les soldats tombés au front, ainsi que des "promotions injustes au détriment des plus méritants".

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