Yaya Fofana, président du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA)
La Côte d’Ivoire se trouve à un tournant crucial. Il est temps de bâtir un avenir collectif fondé sur la discipline, la confiance et la souveraineté économique pour garantir un développement durable et équitable.
Une Nation forte se construit par la discipline, la confiance et la souveraineté économique.
Il arrive un moment dans la vie d’une Nation où l’on doit cesser de contourner l’essentiel. Un moment où les artifices tombent, où les bilans montrent leurs limites, et où l’on doit se tourner avec lucidité vers l’avenir que nous voulons offrir à nos enfants.
Ce moment, pour la Côte d’Ivoire, c’est maintenant.
Notre pays n’est pas à reconstruire ; il est à réorienter.
Il n’est pas en faillite ; il est en manque de vision collective.
Il n’est pas en panne de ressources ; il est en attente d’organisation et de cohérence.
Nous avons tout pour réussir, mais nous devons désormais décider d’aller ensemble dans la même direction.
Depuis trop longtemps, nous avançons avec un moteur puissant mais sans conducteur clairement identifié. Depuis trop longtemps, nous segmentons les ambitions, dispersions les énergies, confions l’avenir économique à des structures qui n’ont pas toujours la capacité d’anticiper les mutations du monde.
Le résultat est simple : après quinze années de gouvernance active, nous ne pouvons citer aucun champion national capable de porter nos couleurs dans les chaînes de valeur mondiales et d’absorber la demande massive d’emplois, notamment dans une jeunesse qui représente 65 % de la population.
Ce constat ne doit pas nous diviser : il doit nous unir.
Car reconnaître ce qui ne va pas est la première étape vers ce qui doit changer.
Il arrive un moment dans la vie d’une Nation où l’on doit cesser de contourner l’essentiel. Un moment où les artifices tombent, où les bilans montrent leurs limites, et où l’on doit se tourner avec lucidité vers l’avenir que nous voulons offrir à nos enfants.
Nous devons tendre la main, non pas pour accuser, mais pour reconstruire ensemble. Nous devons refuser la facilité de la critique stérile et choisir, résolument, la voie de la transformation constructive.
L’avenir n’appartient ni à un parti, ni à un clan, ni à une génération isolée.
Il appartient à chaque Ivoirienne, à chaque Ivoirien, à cette majorité silencieuse qui rêve de dignité, de stabilité, de prospérité et de paix.
Nous devons ouvrir un nouveau chapitre : celui de la souveraineté économique et de la discipline nationale.
Produire ce que nous consommons.
Transformer ce que nous produisons.
Créer ce que nous imaginons.
Valoriser ce que nous savons.
Encourager ceux qui bâtissent.
Protéger ceux qui innovent.
Élever ceux qui travaillent.
C’est ainsi que naissent les Nations fortes.
C’est ainsi que se construit la fierté collective.
C’est ainsi que l’on donne un sens réel à la cohésion nationale.
La Côte d’Ivoire doit désormais reconnaître que la prospérité n’est pas un héritage : c’est une conquête. Une conquête quotidienne, organisée, disciplinée, portée par un pacte moral entre dirigeants et populations.
Ce pacte, nous devons le reconstruire.
Nous devons retrouver la confiance, la transparence, la parole donnée, le respect mutuel. Rien de grand ne se bâtit sans cela.
Les Ivoiriens sont travailleurs.
Les Ivoiriens sont ingénieux.
Les Ivoiriens sont courageux.
Les Ivoiriens sont résilients.
Ce qu’il leur manque, c’est un cap : une vision claire, mobilisatrice et inclusive. Une vision qui dépasse les clivages politiques. Une vision qui transcende les régions, les appartenances, les statuts. Une vision qui place l’humain au cœur du développement, et non l’inverse.
Nous devons désormais entrer dans une ère nouvelle : une ère où la parole publique redevient fiable, où la discipline collective redevient un réflexe, où la responsabilité devient une culture nationale, où chaque citoyen sait que son effort quotidien participe à l’élévation de la Nation.
Cela exige de l’humilité.
Cela exige du courage.
Cela exige une volonté ferme de regarder l’avenir sans détour.
Je suis convaincu que les bâtisseurs de demain sont déjà parmi nous : entrepreneurs silencieux, ingénieurs talentueux, femmes de marchés visionnaires, agriculteurs innovants, jeunes inventifs, chercheurs déterminés, cadres intègres. Ce sont eux qui feront émerger les champions nationaux que la Côte d’Ivoire attend. À nous, responsables politiques, de les reconnaître, de les accompagner et de leur ouvrir la voie.
Nous n’avons plus le droit d’avancer en ordre dispersé. L’heure est venue d’unir nos forces, de mettre fin aux fractures inutiles, de rassembler autour d’un projet commun fondé sur la dignité, le travail, la paix et la discipline.
La Côte d’Ivoire est une grande Nation.
Elle doit avoir de grandes ambitions.
Et elle mérite une grande vision.
Ensemble, retrouvons le sens du collectif.
Ensemble, reconstruisons la confiance.
Ensemble, ouvrons la voie à une prospérité durable et équitable.
Ensemble, mettons notre pays au travail avec honneur, sans polémique ni animosité.
Ensemble, préparons l’avenir que nos enfants méritent.
L’histoire ne demande qu’une chose : que nous soyons à la hauteur.
Et je sais que nous pouvons l’être.
Je sais que nous le serons.
La Côte d’Ivoire de demain ne se décrète pas : elle se bâtit.
Bâtissons-la ensemble.
Fait à Abidjan, le 11 décembre 2025